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Pourquoi l’histoire du cinéma est-elle importante dans une formation audiovisuelle et cinématographique ?

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l’histoire du cinéma

La connaissance de l'histoire et l'évolution du cinéma est importante pour tout étudiant souhaitant intégrer le monde cinématographie ou audiovisuel. Mais en quoi cette matière est fondamentale et sous quelle forme est-elle enseignée en BTS Audiovisuel de CIFACOM ?

 

Tribune de Stéphanie Willette - Docteure en histoire du cinéma et professeure en culture audiovisuelle et artistique à l'école d'audiovisuel de CIFACOM.

 

 

 

Tout d’abord, car les cinéastes actuels s’inspirent de ce qu’il s’est fait avant : ils s’inspirent de ce qu’il s’est fait avant.

Donc l’histoire du cinéma permet de découvrir la façon dont le cinéma a évolué pour devenir ce cinéma actuel, aux films présents en salles. De l’invention même du cinéma par les frères Lumière, à l’invention de la science-fiction cinématographique par Georges Méliès… en passant par les bases du montage avec David Griffith, Sergueï Eisenstein…

Puis les bases de la comédie sociale avec Charles Chaplin, ou les courses-poursuites de Buster Keaton…

Et petit à petit, la façon dont s’est construite la grammaire cinématographique, c’est-à-dire la manière dont on communique à travers le cinéma en s’éloignant du théâtre. De grands cinéastes on participé à cela, comme Alfred Hitchcock, Akira Kurosawa, John Ford…

Ensuite, voir des films et des films anciens permet de donner des idées sur la façon de filmer. Par exemple, on désire filmer une scène de repas. Tel cinéaste l’a filmée en plans fixes, d’autres en travellings circulaires autour de la table, tel autre place la caméra au centre des invités, un autre filme la scène derrière les personnages, pour avoir leur tête et épaule en amorce.
D’autres encore découpent la scène en champs, contre champs, individualisant les personnages ; certains vont présenter en plans larges toute la tablée  la tablée comme par exemple dans Reservoir Dogs, de Quentin Tarantino : La grande bouffe, de Marco Ferreri ;Le festin de Babette, de Gabriel Axel ;  Vincent, François, Paul et les autres, de Claude Sautet.

Enfin on peut apprécier l’esthétisme de tel ou tel cinéaste (Orson Welles et sa très grande profondeur de champ, ou au contraire Wong Kar Wai et ses images à la très faible profondeur de champ, laissant une grande zone de flou autour des personnages), ou le rythme de leurs films (les longs plans séquences très fluides de Michael Haneke ou la caméra épaule des films de Paul Greengrass).

Ce qu’on aime ou pas dans les films anciens et plus récents forge et influence sa propre créativité. Connaître l’esthétique du cinéma, ancien et récent, c’est connaître ses propres désirs esthétiques.